Il faut croire que le brâme 2017 a été très efficace… Ce printemps, dans les Hautes-Vosges haut-rhinoises, de part et d’autre de la route des Crêtes, de très nombreux faons ont été repérés. Rares ont été les biches sans faon à venir se nourrir sur les chaumes.

Les hardes ont mis un peu de temps à se constituer. D’une dizaine à une vingtaine d’individus, elles passent leur journée dans la forêt, à l’abri des regards, avant de rejoindre les hauteurs pour se nourrir, le plus souvent à la tombée de la nuit. Je connais cependant un pré où il n’est pas rare de voir les biches sortir du bois dès 18h, ce qui permet de faire des images dans de bonnes conditions. Même si presque toujours, les biches évitent soigneusement de brouter au soleil.

Dans ce pré, pour la quatrième année consécutive, j’ai retrouvé « Œil blanc », une biche qui a la particularité d’avoir les yeux blancs et non marron comme d’habitude. Comme l’an passé, je l’ai aperçue une soirée, avant qu’elle ne disparaisse. Mais je l’ai revue trois semaines plus tard au sein d’une autre harde, à quelque deux ou trois kilomètres de là.

Quant aux mâles, ils restent le plus souvent au fond des bois. Quoique… J’ai remarqué depuis deux ans qu’ils appréciaient, aussi, de venir se nourrir sur les chaumes entre la mi-juin et la mi-juillet. Cela a encore été le cas cette année, mais ils ont joué au chat et à la souris avec le photographe. J’ai « planqué en affût » à trois reprises sans les voir, je suis passé sur la route en voiture à trois reprises en les voyant… Ils étaient jusqu’à sept grands mâles ensemble, dont ce superbe 12 cors qui s’est laissé photographier dans des conditions limites, mais encore acceptables.

Pour quelques jours, avant l’ouverture de la chasse à la mi-août, les cervidés vosgiens vont encore vivre leur vie en toute quiétude. Avant que le prochain brâme, le « graal » des photographes ou naturalistes, ne mette la forêt sens dessus sens dessous.