Même s’il s’agit d’un animal très discret, il m’arrive de croiser la route du blaireau. Essentiellement lorsque les jours se sont allongés, puisque le petit ours de nos campagnes a des mœurs avant tout nocturnes.
Une dizaine de blaireautières
Dans ma région autour de Mulhouse, j’ai au fil des ans déniché plus d’une dizaine de blaireautières. Le mammifère est donc bien plus présent qu’on ne pourrait le croire. En cette fin de printemps, j’ai passé quelques soirées sur un des seuls terriers qui n’était pas envahi par la végétation, beaucoup plus dense que d’habitude en raison des chaleurs précoces au mois de mars.
Mon piège photo avait confirmé au sortir de l’hiver que la blaireautière était bel et bien habitée. D’ailleurs, elle avait cette année plusieurs occupants : sur les « gueules » (le nom qu’on donne aux ouvertures) du bas, quatre renardeaux ont vu le jour ; sur le haut, ce sont aussi quelques blaireautins qui sont nés. Lors de ma seconde soirée d’affût, j’ai eu la visite d’un seul jeune, accompagné de plusieurs adultes, qui ont fait des va-et-vient autour du terrier, soulevant les feuilles et l’humus à la recherche de leur nourriture. Leur alimentation est d’ailleurs très variée. Ce soir-là, un adulte et son blaireautin sont passés à moins de deux mètres de mon affût. S’ils ne voient pas très bien, les blaireaux sont pourtant dotés d’un excellent odorat.
Dans mes chaussures…
Lors de mon dernier affût, je me suis posté plus près de la « gueule » où ils sortaient en priorité. Ce soir-là, ce sont quatre blaireautins qui sont venus me voir. L’un deux est passé à moins d’un mètre de mon filet de camouflage. Un autre l’a même frôlé. Je me suis posé la question de ma réaction s’il choisissait de passer entre mes jambes. Finalement, il a fait demi-tour au dernier moment pour rejoindre ses congénères. Dans ce petit sous-bois, le blaireau, considéré comme mal-aimé et nuisible en France, mais protégé ailleurs en Europe, vaque tranquillement à ses occupations.
Depuis mes affûts, j’en ai recroisé quelques-uns, notamment sous les cerisiers, vu qu’il raffole de ce fruit. J’ai aussi vu il y a quelques jours un blaireau mort au bord de la route. Les collisions routières constituent d’ailleurs une des premières causes de mortalité… Au fond du bois, c’est là qu’il est à l’abri de tous les regards, et de tous les soucis…
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