Le blaireau est beaucoup plus commun qu’on ne pourrait le croire. Mais les rencontres avec lui sont fort rares, pour la simple raison que c’est un animal aux mœurs avant tout nocturnes.

Il m’est pourtant arrivé de le croiser à de nombreuses reprises. Il faut un peu de « travail » en amont, quelques recherches, notamment de traces ou de crottes, de repérage de terriers. Sur la zone que je parcours le plus, dans le triangle Mulhouse – Bruebach – Zimmersheim, je connais pas moins de 13 blaireautières, ces lieux où vivent les familles de blaireaux.

Je m’aide aussi d’un piège photo, que je place devant les terriers. Parfois, ils sont vides, parfois habités par les renards, parfois par les blaireaux, ou partagés entre ces deux espèces. Le piège photo m’informe de la présence, en prenant des images nocturnes par infrarouge.

Mais cela ne garantit pas encore de pouvoir faire des images. Ces blaireautières sont quasiment toujours placées au fond des bois, là où il fait déjà sombre à 16h en plein été, où la nuit tombe encore bien plus tôt qu’en bord de champ. Il faut donc avoir un peu de chance, trouver la famille qui sort dès 20h30 en juin, et avoir un boitier qui monte facilement dans les isos…

J’ai aussi eu la chance de faire une image bien sympa au mois de juillet, lorsque trois blaireaux ont traversé un champ de blé fraîchement récolté. A 5h50, il a fallu agir très vite, puisque les mustélidés n’ont pas pris leur temps, traversant le champ à grande vitesse. Vivre caché est sans doute gage de davantage de sécurité.